Les entreprises du Sud-Ouest s’adaptent aux nouveaux tarifs douaniers de Trump
Les entreprises exportatrices de la région de Devon et de Cornouailles font face à des défis inattendus suite à la décision du Président américain Donald Trump d’imposer des tarifs douaniers. Alors qu’un grand nombre d’entre elles avait anticipé des changements, la mise en œuvre d’un tarif universel de 10 % sur les produits britanniques a été vécue comme une surprise désagréable.
### Tarifs inattendus
Les entreprises locales, comme Bott Ltd, spécialisée dans l’équipement de véhicules, ont qualifié ces nouvelles mesures tarifaires de sursaut. Ben Wearmouth, responsable des ventes à l’exportation, a évoqué une certaine confusion quant aux catégories de produits affectés. Ce dernier pensait que les hausses de tarifs se concentreraient principalement sur les matières premières plutôt que sur les produits finis et semi-finis. L’entreprise, qui emploie près de 185 personnes en Cornouailles et 421 au total au Royaume-Uni, doit désormais composer avec un tarif de 25 % sur ses produits d’exportation.
### Une situation dynamique
Wearmouth a décrit la situation comme “évolutive” et “très dynamique”. Alors que les discussions entre les gouvernements américain et britannique se poursuivent, il reste incertain sur la manière de réagir. Doit-il ajuster immédiatement les prix en fonction des nouveaux tarifs ou adopter une approche plus prudente ? Le dilemme se pose particulièrement pour les entreprises qui cherchent à maintenir leur compétitivité sur le marché américain face à ces augmentations substantielles.
### Perspectives contrastées
Martin Gill, directeur général de Vispring, un fabricant de matelas de luxe, a exprimé un point de vue différent. Selon lui, bien que les tarifs influent sur son entreprise, l’impact est relativement limité puisque le marché américain représente environ 15 % de son chiffre d’affaires. Gill considère que le Royaume-Uni s’en sort plutôt bien par rapport à d’autres nations davantage pénalisées par ces mesures commerciales.
D’autre part, Tom Teagle, de Teagle Machinery, a indiqué que ses expéditions vers les États-Unis représentent environ 10 % de son chiffre d’affaires. Avec une présence stratégique sur le marché américain, notamment grâce à un représentant basé en Caroline du Nord, Teagle s’est montré prudemment optimiste malgré les nouveaux tarifs, qui selon lui restent acceptables dans le coût total d’exportation.
### Une réflexion nécessaire
John Brown, directeur général de la Chambre de commerce de Cornouailles, a déclaré que ces nouveaux tarifs ont créé un climat de nervosité parmi les entreprises locales. Plusieurs secteurs, incluant l’exportation de produits alimentaires et médicaux, ressentent une pression accrue pour prendre des décisions stratégiques. Brown s’inquiète également du fait que ce climat d’incertitude pourrait dissuader les entreprises de s’engager plus fermement sur le marché américain, entravant ainsi leur capacité à planifier future expansion ou investissements. Cette situation souligne l’importance pour les entreprises de rester adaptables dans ce contexte commercial en constante évolution.